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24 novembre 2009

Dale tu mano al indio... (épisode 2/2)

Pour mémoire, le premier épisode se trouve ici. Revenons donc à cette journée d'octobre 2008...

 

Touchée par l'interprétation de Mercedes Sosa, j'ai eu envie de pousser plus loin l'exploration de son répertoire en écoutant une petite quinzaine de titres sur Deezer. Parmi ces chansons, la suivante a retenu mon attention : Cancion para mi América. En voici un aperçu avec la version de son auteur : Daniel Viglietti.


Cancion para mi america - Daniel Viglietti

NB : Il va sans dire que la version de la Negra est autrement plus puissante (je ne l'ai pas retrouvée sur le site, hélas).

 

Autant l'avouer, mes maigres connaissances en espagnol (et pour cause : ich bin germaniste) ne m'ont permis de saisir qu'un mot sur cinq à la première écoute. Grâce à de vieux restes de latin, des rudiments de portugais, de l'intuition et un gros coup de pouce de Monsieur le Traducteur-Google, j'ai fini par comprendre que la chanson invitait l'auditeur à "donner la main" aux amérindiens : s'inspirer de leur sagesse, leur persévérance et leur refus de la soumission.

Pfiou...

Me sont revenus en mémoire des bribes de Tristes Tropiques de Lévi-Strauss, de vagues souvenirs du Vieux qui lisait des romans d'amour (Luis Sepulveda) et  d'un documentaire sur les indiens Jivaros vu quelques années plus tôt.

Mon imaginaire (déjà bien inspiré par la musique brésilienne que j'écoutais à cette époque de l'année...) s'est mis à galoper comme un guanaco fou dans la pampa.

J'ai pris la résolution de me documenter "sérieusement" sur le sujet et de commencer à réfléchir à une peinture sur le thème des peuples indigènes d'Amérique du Sud. Puis il a commencé à se faire tard.

Hop ! Dodo.

Eeeet... voici une reconstitution approximative du rêve que j'ai fait cette nuit-là (gouache commencée en juin, finie ce week-end):

reve_indio

Pour résumer la chose :

J'ai sauvé un jeune cervidé. L'animal s'est aussitôt transformé en deux amérindiens enveloppés dans des couvertures.

Assis en tailleur, face à face, nous sommes restés à nous regarder pendant un long moment, en silence. Leur regard - profond - n'avait rien d'inquiétant. Plutôt bienveillant. Ils avaient manifestement une vérité fondamentale à me révéler (je suppose qu'ils n'auraient pas fait le déplacement pour rien...).

Par politesse, je me suis permis de leur offrir un petit quelque chose : un palet breton pur beurre que j'ai rompu en deux, dans un geste christique, pour en donner une moitié à chacun.

En montrant le tableau noir où figuraient deux courbes, l'un des indiens a dit :

"...difficile pour un écrivain... [grosso modo : d'arriver à transmettre de manière fidèle et exhaustive sa pensée au commun des mortels]"

Et je me suis retrouvée avec un ara bleu sur l'épaule. Nous avons longuement discuté, tous les deux - je sifflais, il sifflait en retour.

******

Un rêve étrange  qui avait quelque chose de solennel... et de très agréable.

J'ai souri, au réveil, en m'imaginant qu'au fin fond de la forêt amazonienne ou sur les hauteurs des plateaux andins, deux amérindiens discutaient peut-être autour d'un petit déjeuner :

- Pfff... Tu parles d'un rêve à la c**...  J'ai rêvé qu'on était partis transmettre notre sagesse ancestrale à une abrutie d'européenne. Et tu sais ce que cette radine nous a offert en échange ? Un pauv' gâteau sec !

- Ah ouais ? C'est marrant dis donc, j'ai fait le même rêve.

*****

Suite à ce rêve :

toucan

(ma première intention était de peindre l'ara du rêve mais par superstition, je me suis rabattue sur une autre espèce tropicale)

  • j'ai continué à m'intéresser au répertoire de Mercedes Sosa et à sa biographie (c'est ainsi que j'ai appris qu'elle était originaire du Tucuman, au Nord-Ouest de l'Argentine, et descendait d'indiens Diaguitas).

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